Les voyages à vélo

Le monde du vélo est vaste et l’atelier Les Vélos Brestois relativement petit. Pour autant, j’aimerai en faire un lieu dédié à la mobilité urbaine et au voyage à vélo. Pourquoi ces 2 thèmes ? Tout simplement parce qu’il s’agit de ma pratique personnelle. Le vélo est mon principal moyen de transport au quotidien et en vacances. Je m’intéresse donc au matériel qui existe et mon expérience personnelle me permet de conseiller les cyclistes qui souhaiteraient en savoir plus !

Je vais proposer avant l’été 2 petits ateliers autour du voyage à vélo

Différentes façon de voyager à vélo

Chacun à sa vision du voyage à vélo, pour ma part je classerais les voyages en 4 catégories :

Chaque style de voyage a un objectif différent et ne requiert pas le même type de matériel ni la même condition physique. Voici une présentation des différentes pratiques :


La balade à la journée

Une balade à vélo à la journée n’est pas exactement un voyage à vélo. Initialement, je n’avais pas prévu d’en parler, pourtant c’est bien par là que tout commence et que nait l’envie de pédaler plus longtemps !

Une balade à vélo, avec picnic le midi, peut se faire seul·e, en famille, entre amis. Il n’y a pas besoin d’avoir un vélo spécifique, tout juste un peu de matériel et de connaissances basiques et c’est parti ! On peut même louer un vélo pour une journée sur notre lieu de vacances et partir à l’aventure !

Côté préparatifs, il est bien de savoir un peu vers où on veut aller, soit en suivant une voie verte sur un aller-retour, soit en prévoyant une boucle. Quand on débute, l’aller-retour offre l’avantage de pouvoir faire demi tour quand on veut, si on s’est surestimé ou que la météo a viré au mauvais temps. La boucle doit idéalement proposer un raccourcit pour rentrer plus vite ou une gare à mi chemin pour rentrer en train.

Côté matériel et connaissances, il faut au minimum savoir réparer une crevaison et avoir sur soi de quoi dépanner : 1 pompe, 1 chambre à air de secours, 2 démonte-pneu et éventuellement une clé pour démonter les roues. En région Bretagne, prévoir une tenue de pluie est une bonne idée ! Pensez également à prendre de l’eau pour vous hydrater.

En vacances, pour débuter avec les enfants, les balades en étoile autour d’un camping fixe permettent de faire des petites sorties à la journée tout en ayant le confort du camping « familial », avec la grande tente, la piscine et l’option de ne pas faire de vélo s’il pleut. Pour les parents, c’est aussi plus simple de ne pas avoir à monter et démonter la tente tous les jours pour parcourir 15km jusqu’au camping suivant !

Pour connaître les itinéraires vélos autour de chez vous, renseignez vous auprès de l’office du tourisme ! À Brest, il existe une carte papier gratuite des itinéraires cyclables (disponible à la boutique). Cela vous donne les grandes directions pour sortir de la ville et faire une balade à la journée. On en trouve une version numérique sur le site de la ville de Brest ainsi qu’une carte interactive des aménagements.


La randonnée en famille

Lors d’un voyage à vélo en famille, sous entendu avec des enfants jeunes, l’objectif est de passer des bons moments en famille, plus que de pédaler toute la journée. On reste parfois deux ou trois nuits dans un camping qui nous plait, s’il y a des activités à faire autour. On cherche donc plutôt à maximiser le confort en camping, plutôt qu’à limiter le poids sur le vélo : grande tente, matelas gonflable, matériel de cuisine et de cuisson, jeux de sociétés, etc… La quantité et le poids du matériel peuvent donc être importants sur ce type d’aventure !

Côté vélo, on peut faire le voyage avec son vélo de tous les jours, mais il faut avoir de quoi transporter du matériel. Deux paires de sacoches par vélo adulte sont une possibilité, mais clairement, je conseille plutôt un vélo cargo ou une remorque enfant pour ne pas être limité en volume et pouvoir transporter les plus jeunes quand ils sont fatigués.

La durée du voyage est généralement limitée à 1 ou 2 semaines. La distance à parcourir quotidiennement est assez faible, entre 20 et 50km. Pour la sécurité des petits et la sérénité des grands, il est préférable de faire ces voyages sur des canaux ou voies vertes réservées. Les avantages de ces voies sont nombreux : Pas besoin de regarder la carte puisque l’itinéraire est balisé, des campings tous les 15-20 km et aussi le plaisir de rencontrer d’autres familles qui font le trajet à la même allure et dans le même sens ! Idéal pour les enfants qui se retrouvent tous les soirs au camping suivant !

Du côté de la planification, il est bien de tracer l’itinéraire et de repérer à l’avances les campings possibles. Pour autant, il faut rester attentif à la motivation des troupes et être à l’écoute des conseils des autres cyclotouristes qui parcourent la voie en sens inverse. Parfois écourter une étape pour faire une journée canoë permet de repartir plus motivé le lendemain !

On trouve pas mal d’infos sur les itinéraires sécurisés sur le site de L’association française pour le développement des véloroutes et des voies vertes (AF3V.org) ou sur le site officiel du tourisme en Bretagne pour rester dans le coin !


Le périple en solo ou petit groupe

Avant d’avoir des enfants ou quand ils sont assez grands, on peut envisager des voyages plus ambitieux en été. L’objectif est alors de parcourir un itinéraire prévu à l’avance sur une période définie (1 ou 2 semaines voire 1 ou 2 mois). Le confort doit être correct mais on est là pour pédaler donc il faut que ça avance un peu. La distance à parcourir quotidiennement va de 50 à 120km. On évite donc de se charger trop ! La tente devient plus petite car on y passe moins de temps et le reste de l’équipement est également plus compact.

Chacun porte toutes ces affaires, ainsi qu’une partie des affaires mutualisées, comme le matériel de cuisine. Idéalement on emporte 2 jeux de vêtements de vélo ainsi qu’une tenue civile pour l’éventuel restau du soir. On pensera à laver son cuissard et maillot tous les soirs au camping pour les faire sécher le lendemain pendant la pause du midi.

Le vélo que l’on utilise ici est vraiment ce qu’on appelle un vélo de voyage : Une vélo simple et robuste, équipé de portes bagages. Le matériau de prédilection du cadre est l’acier (ou le bambou), mais les vélos en alu font le job. On évite les fourches suspendues et les cadres en carbone. Les pédales automatiques pour VTT sont à envisager car elles facilitent le pédalage et permettent la marche, mais il faut bien s’y habituer avant de partir à l’aventure !

Côté équipement, le principal choix concerne le fait de transporter de quoi cuisiner ou non. Pour cuisiner, il faut un réchaud, une casserole, des gamelles et couverts, ainsi que de la nourriture, du sel et de l’eau. On a vite fait de remplir 2 sacoches juste pour la nourriture et d’y passer 1 à 2 heures par jour avec le temps de faire les courses et la vaisselle. C’est un confort appréciable, voire indispensable pour certains, d’avoir une boisson chaude le matin et le soir. Il y a aussi le rituel de la cuisine, repas et vaisselle en groupe. Dans ce cas là, la distance quotidienne reste sous les 100km, on est proche du voyage en famille.

L’autre option, qui est celle que je choisis quand je suis seul, est de ne rien transporter à part des couverts, un réchaud à bois et une tasse en métal. Cela permet tout de même de faire chauffer rapidement un peu d’eau pour se réchauffer, mais sinon tous les repas sont pris en boulangerie, restaurant ou chez les hôtes du soirs. Ainsi on est plus léger et on passe plus de temps en selle. Du coup, la distance quotidienne passe facilement au dessus des 100km.

En résumé :
⇒ Si matériel de cuisson + bivouac : 4 sacoches ou 2 sacoches + Remorque mono roue
⇒ Sans matériel de cuisson mais avec bivouac : 2 sacoches arrières + Sacoche de cadre ou sur-sacoche arrière

Pour les sacoches, les 2 marques les plus connues sont Vaude et Ortlieb, des produits qualitatifs, fabriqués en Allemagne. J’ai choisi de distribuer Vaude à la boutique car c’est une marque qui semble avoir un engagement fort pour l’environnement : ils se présentent comme climatiquement neutre. Et parce que mes sacoches aqua back ont presque 10 ans et elles tiennent encore.

Pour l’itinéraire, soit on a une destination à atteindre et on trace le chemin qu’on veut en évitant les nationales, soit on suit un itinéraire balisé, comme les voies européennes « eurovélo ». Dans tous les cas, il faut bien étudier son itinéraire à l’avance, enregistrer les cartes en mode « offline » sur le smartphone et avoir en plus une liste des principales villes à traverser sur papier pour pouvoir s’aiguiller en cas de perte de l’itinéraire balisé. Cela permet également de sortir un peu des voies vertes quand l’itinéraire fait trop de détours ou que le revêtement du sol n’est pas idéal (ceux qui on traversés le canal des 2 mers se souviennent des alentours de Carcassonne !)

La liste des grandes voies européennes est disponible sur le site EuroVelo et une nouvelle plateforme vient de voir le jour en France, spécifiquement pour planifier ses voyages à vélo : Hexplo. Je ne suis pas sponsorisé et à vrai dire je ne l’ai pas testé, mais elle a le mérite d’exister ! L’abonnement est à 30€/an.


Le raid en solo ou duo

On arrive ici en terre un peu moins connu pour ma part ! L’objectif de cette pratique est de parcourir une très grande distance dans une durée la plus courte possible. La durée est assez courte, 1 ou 2 semaines maximum et la distance parcourue quotidiennement est supérieure à 150km.

Concrètement, le confort est réduit au minimum vital ainsi que le poids des sacoches. Pas de matériel de cuisine, même la tente devient optionnelle ou est remplacée par un « tarp » comme le modèle cyclon développé par le cadreur La Fraise, passionné de voyage à vélo. On voit tout de suite que le prix de l’équipement augmente pour en réduire le poids à son minimum.

Il faut une bonne condition physique et un vélo très léger de type route ou gravel à pneus « fins ». Ces vélos n’étant pas prévus pour mettre de porte-bagage, on peut opter pour une remorque mono-roue légère, type BOB Yak ou sa version Française Beez. Sinon on peut équiper son vélo de mini-sacoches aérodynamiques. On parle alors de « bikepacking ». voir l’article de France vélo tourisme à ce sujet.

Pour l’organisation, on peut tout à fait faire son itinéraire et son aventure seul·e et pour soi même. Sinon on peut suivre des objectifs proposés par des organismes de cyclotourisme. C’est l’esprit que l’on retrouve dans les diagonales et brevets ou autres épreuves de l’extrême comme la Transcontinentale Race. Si vous êtes intéressés par ce type de challenge, le magasine 200 vous en dira plus que moi !

Les diagonales se font quand on veut, sans itinéraire imposé, tandis que les brevets sont des événements organisés qui imposent des checks points réguliers à valider dans un temps donné. Pour les Brestois, ils faut savoir que 3 diagonales de France sur 9 partent ou arrivent à Brest ! Plus d’infos sur le site de la fédération française de cyclotourisme.

Concernant les brevets, le plus célèbre, mondialement, est certainement le Paris-Brest-Paris, organisé par l’Audax Club Parisien : 1200km à parcourir en moins de 90h ! Et tous les 4 ans, il y a 8000 cyclo du monde entier à y participer !

Voilà, vous en savez à peu près autant que moi sur ce sujet !


Pour bien préparer votre voyage : préparez vous à l’avance – ne soyez ni trop ambitieux, ni trop craintifs – écouter les conseils de ceux qui ont fait le voyage avant vous – équipez vous sérieusement

Pour plus d’infos, pensez à vous inscrire à l’atelier proposé sur ce thème : Le voyage à vélo